L’échalote (Allium ascalonicum) est une plante bulbeuse de la famille des Alliacées. Elle peut se cultiver dans tout le Québec.
L’échalote se reproduit par multiplication végétative : un bulbe-mère donne une touffe de 8 à 10 bulbes-fils. Un plant correspond à un bulbe.
On distingue deux grands types variétaux en échalote :
- L’échalote grise, avec une coque (GRISELLE, GRISOR)
- L’échalote rouge ou type JERSEY (« cuisse de poulet »), la plus connue.
On trouve 2 sous-catégories d’échalotes rouges :
- les variétés dites «longues» (JERMOR, LONGOR, PESANDOR)
- les variétés «demi-longues» (MIKOR).
Les 2 types, grise et rouge, se distinguent notamment par leur durée de conservation. La grise se conserve jusqu’en décembre, la rouge pratiquement d’une année sur l’autre.
Le choix de la parcelle est important pour l’échalote et varie en fonction du type variétal. L’échalote grise se cultive idéalement en terrain sablo-limoneux, d’une part pour avoir la plus belle coloration orangée possible sur sa coque, et d’autre part en raison de son fort chevelu racinaire (difficultés d’arrachage en sol argileux).
Pour l’échalote rouge, on choisira préférentiellement des terres à fort potentiel.
L’échalote en général se plaît dans des parcelles bien exposées et plutôt aérées (éviter les zones humides comme les bas-fonds et les cuvettes).
Préparation du sol
Un labour profond doit être effectué afin de permettre une bonne aération du sol tout au long du cycle végétatif de l’échalote.
La préparation sera faite juste avant le semis pour obtenir un sol bien ameubli et sans mottes (herse rotative ou vibroculteur), à un minimum de 10 cm pour permettre une bonne implantation des bulbes. La profondeur de la reprise doit être au minimum égale à la profondeur de semis.
Les besoins d’une culture d’échalote pour un sol normalement pourvu en éléments minéraux sont de l’ordre de :
- N : 100 unités
- P : 150 unités
- K : 200 unités.
Dans tous les cas, une analyse de sol permettra d’affiner la fertilisation.
En général, la fumure de fond phospho-potassique sera apportée sur labour avant les façons superficielles, si possible avec un engrais contenant de la magnésie et du soufre.
Les apports d’azote seront fractionnés en 2 voire 3 passages (de fin janvier à fin mars, selon les conditions climatiques). Privilégier les engrais de type sulfate qui apportent du soufre.
Rotation des cultures
Les précédents culturaux de type Allium sont à éviter pour ne pas entretenir des problèmes fongiques (mildiou notamment). On laissera 3 à 5 ans entre deux cultures d’échalote.
Le précédent le plus favorable est le blé, ainsi que les autres céréales à paille.
Densités de plantation et écartements
La plantation manuelle est à privilégier, car le positionnement des bulbes bien droits leur donne les meilleures chances de se développer.
Les bulbes sont plantés de préférence dans un sillon profond de 3 à 5 cm. Il faut veiller à ne pas trop les recouvrir pour ne pas pénaliser leur sortie.
L’échalote se plante couramment en planches de 2 à 3 rangs séparés de 45 cm. Les planches mesurent 160 à 180 cm selon le matériel.
Les distances sur le rang varient en fonction du calibre planté. On plante couramment les échalotes avec 12 à 15 cm entre plants, soit 8 à 12 plants au mètre linéaire.
Une petite échalote divisera moins, mais donnera de plus grosses échalotes.
On compte environ 1 500 kg de plants / ha en rouge, et 700 à 900 kg / ha en grise.
Période de plantation
– Pour les échalotes rouges, la plantation s’effectue soit en automne si vous avez un bon couvert de protection ou au printemps.
– Les échalotes grises se plantent plus tôt, de fin septembre à fin novembre.
Une plantation trop précoce augmente la durée du cycle végétatif et donc le calibre, mais risque d’entraîner des problèmes fongiques (mildiou).
La récolte s’effectue autour de la mi-juillet, dès que le feuillage se dessèche.
Les plantes sont soulevées à l’aide d’une lame, puis récoltées à la main.
L’échalote rouge, qui craint les coups de soleil, doit être rentrée après la récolte. Elle peut être équeutée au champ puis mise en palox. Pour l’équeutage, une équeuteuse à hélice type équeuteuse à oignon, convient aussi parfaitement.
La grise, au contraire, doit rester sécher au soleil pour que sa coque puisse se former.
Séchage
Après un pré-séchage éventuel sur la parcelle (pour les types grises), les échalotes sont rentrées et mises à sécher en palox ou en caisses, en ventilation dynamique. La durée du séchage est d’environ 3 semaines.
Elles sont ensuite triées et calibrées.
Conservation
Les échalotes sont conservées en palox ou en caisses ajourées, sous un hangar abrité et aéré. Si besoin, on peut les ventiler de temps en temps pour les garder bien sèches.
Conservées dans de bonnes conditions (absence de mildiou, de Botrytis, et d’humidité), les échalotes peuvent se garder jusqu’en décembre pour la grise, et jusqu’en avril-mai l’année suivante pour la rouge.
Valeurs moyennes de rendement
Le rendement moyen d’une culture d’échalote avoisine les 20 tonnes/ha en sec pour la plupart des variétés, hormis pour la GRISELLE qui est plutôt autour de 15 tonnes/ha.
Il varie en fonction de la variété, du type de sol et du climat de l’année.
Désherbage
Dans la lutte contre les adventices, mieux vaut privilégier des parcelles très propres car l’échalote est une plante très sensible aux herbicides de rattrapage (ses feuilles marquent facilement).
Irrigation
Les besoins en eau de l’échalote sont assez limités. Toutefois il peut être nécessaire de réaliser des irrigations en fonction de la pluviométrie.
L’irrigation est surtout importante au printemps.
Mildiou
La principale maladie de l’échalote est le mildiou (Peronospora destructor). Ce champignon attaque les feuilles. Les symptômes se manifestent sous forme de tâches claires allongées, pouvant se recouvrir d’un feutrage gris en conditions humides. Les feuilles se dessèchent progressivement, ce qui peut affecter le grossissement du bulbe, et donc le rendement.
Ce champignon peut entrainer de gros problèmes de conservation (bulbes mous).
Compte-tenu de l’importance que peut prendre cette maladie et de la difficulté de la traiter curativement, il est important de gérer le mildiou le plus possible en préventif et de surveiller l’apparition des symptômes.
En règle générale, l’alternance des matières actives est recommandée pour éviter les phénomènes d’accoutumance.
Botrytis
Secondairement, on peut aussi trouver du Botrytis (ou pourriture grise) sur échalote.
Certification des plants
Il est essentiel de planter des plants certifiés, comportant l’étiquette bleue du SOC (Service Officiel de Contrôle). Ces plants sont issus de variétés sélectionnées, plus productives et indemnes de maladies et de virus.
Pour obtenir un haut niveau de qualité, les professionnels de la filière ont mis en place un schéma très strict de production des plants. Les premières générations sont multipliées sous tunnel insect-proof pour éviter toute contamination virale.
Tout au long de la végétation, des techniciens agréés par le SOC visitent et notent les cultures. L’absence de nématodes (parasite de quarantaine) par analyse d’échantillon en laboratoire est vérifiée. Ces analyses en laboratoire des lots plutôt que la terre des parcelles de multiplication est une volonté de la filière pour obtenir des plants d’une qualité irréprochable. D’ailleurs, la France a des normes de certification plus sévères que les normes de certification européenne.
La certification des plants d’échalote a une double finalité : garantir la qualité des plants pour l’agriculteur et donc un potentiel de rendement très élevé, et favoriser la diffusion du progrès génétique.